🏙️ Rennes, laboratoire d’utopies modernes
Au lendemain de la guerre, Rennes rêve d’un avenir nouveau. La ville, détruite en partie, doit se reconstruire — mais ses élus et architectes ne veulent pas seulement rebâtir : ils veulent réinventer la manière d’habiter. Sous l’impulsion du maire Henri Fréville, les architectes Louis Arretche et Georges Maillols imaginent une ville résolument tournée vers la modernité : ouverte, lumineuse, verticale.
Des quartiers comme Villejean, Le Blosne ou Le Colombier deviennent des terrains d’expérimentation pour une génération d’architectes qui croit à un urbanisme porteur d’idéal social. C’est l’époque où la lumière, l’air et la vue deviennent des valeurs presque spirituelles — les fondements d’une utopie du quotidien.
🧱 Les Horizons : la dernière flèche du rêve moderniste
Dans ce mouvement d’audace et de renouveau, un projet surpasse tous les autres : la Tour des Horizons, signée Georges Maillols.
Érigée au début des années 1970, cette double tour iconique marque l’apogée et la fin d’un cycle. Inspirée des Marina City de Chicago, elle symbolise la foi dans le progrès, la hauteur et la technique. Ses deux cylindres blancs, sculpturaux et presque organiques, dominent Rennes du haut de leurs 100 mètres.
Dans le documentaire d’ARTE « À Rennes, les utopies verticales », la Tour des Horizons est présentée comme le dernier grand manifeste de cette époque :
« Un défi lancé au ciel et à la mesure humaine. »
Après elle, les grandes tours s’effaceront progressivement : la ville redeviendra horizontale, plus douce, plus proche du sol.
🌇 Du rêve collectif à l’expérience intime
Aujourd’hui, cette utopie moderniste n’a pas disparu — elle a simplement changé d’échelle. Au sommet de cette tour mythique, Love Horizons réinvente cette quête de hauteur et de lumière sous une forme nouvelle : celle d’une expérience à deux.
Là où l’architecte Maillols cherchait à construire des logements collectifs baignés de lumière, Love Horizons transforme cette lumière en émotion sensible, cette hauteur en refuge, et cette utopie collective en intimité partagée.
Ici, la verticalité n’est plus sociale ni urbaine : elle est sensorielle. Une manière de s’élever ensemble, hors du temps, face à la ville étendue sous les nuages bretons.
☀️ Une audace qui inspire encore
Si Love Horizons existe aujourd’hui, c’est aussi grâce à l’audace de cette époque. Cette vision moderniste a offert à Rennes un horizon unique, et à Love Horizons, une exposition exceptionnelle : un lieu suspendu entre ciel et ville, né d’un geste architectural qui ne craignait pas la hauteur.
Un demi-siècle plus tard, cette même audace continue d’inspirer — non plus pour construire, mais pour ressentir, contempler et vivre autrement la beauté du ciel.
📺 Pour aller plus loin
👉 Voir le documentaire ARTE — À Rennes, les utopies verticales
